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sept. 23, 2021Liké par Tiphaine Monange

Alors que j'aménageais la chambre de mon enfant (en pleine période de "nesting") je me posais des questions sur les choix que l'on pouvait faire lorsque l'on prépare cet espace pour quelqu'un qu'on ne connaît pas encore. En divaguant sur Pinterest j'ai remarqué une certaine standardisation, et parfois sur les réseaux je constate que certain.e.s partent dans des "thèmes" tous plus genrés ou marketés les uns que les autres : thème Simba, thème princesse, thème voiture etc...

Je ne sais pas si c'est à raccrocher avec les thèmes que tu souhaites explorer (peut-être le salon) mais je m'interroge aussi sur la tendance au minimalisme, au tout blanc, et le sentiment qu'on peut ressentir en voyant certains intérieurs très léchés sur instagram : où est leur bazar ? A titre personnel je trouve que ça manque de "vie" et de "chaleur", certains intérieurs tout blancs me font l'effet d'un couloir d'hôpital. Peut être que cela apporte de la sérénité aux propriétaires de n'avoir que très peu de choses à portée de vue ? Mais au quotidien comment font-ils ? Ils ne laissent jamais trainer leur veste en rentrant ? Ils rangent leurs livres au fur et à mesure de leur lecture ? (Comment font ces gens quand ils ont des enfants ?). Ils ont peut être un besoin irrépressible de ranger et de faire place nette pour prendre une photo mais je crois que cela me donne un sentiment de malaise (qu'est ce que cela veut dire de moi aussi ? Pourquoi j'aime le "bazar" en quoi ça me rassure ?).

Egalement, je suis intriguée par les garages. Je sais c'est bizarre. Mais il y a des garages stockage, des garages multi usages (garage / atelier / salle de sport / salle de répétition de musique ou toute autre usage qu'on ne soupçonne même pas).

Enfin avec le télé travail + que ponctuel qui nous a été un peu imposé les espaces de travail multiples et variés que l'on peut voir chez les autres au détour d'appels visio m'ont beaucoup intriguée durant les confinements. Certains squattaient la chambre d'enfant justement, ou un sous-sol, ou un salon. Il a fallu improviser un espace de travail et je sais que certains me communiquaient avoir du mal à apprécier leur maison qu'ils associaient désormais à leur activité pro.

En tout cas cette exploration est exaltante !

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sept. 21, 2021Liké par Tiphaine Monange

Certaines personnes ont chez leur parents une chambre qui n'a pas vraiment changé, un petit musée de leur enfances alors que d'autre n'en on plus voir n'en on jamais eu vraiment. Est ce que cette différence entre un passé matériel, physique et un passé immatériel, sans trace visible à un impact sur la vision de nos enfances.

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sept. 23, 2021Liké par Tiphaine Monange

Un detail qui m'a toujours fascinee: les placards. Il y a des habitations avec que des placards fermes (des portes opaques en bois ou un petit rideau pour le meuble sous l'evier) et des habitations avec des rangements a etageres ouvertes. Et plein d'autres quelque part au milieu sur le spectre.

Est-ce que c'est un style? Une habitude culturelle (en Allemagne, souvent il n'y a pas de portes de placards, pas de volets, pas de rideaux, tout est ouvert). Un reflet de la personnalite des habitants?

Est-ce que on donne visibilite sur tout : livres, casseroles, slips,...?

Est-ce que du coup on se force a ranger plus meticuleusement pour que ca ait l'air joli (et on choisi ses objets en fonction)? Ou alors c'est une technique pour ne pas avoir trop d'affaires un peu comme les meubles suspendus ?

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sept. 22, 2021Liké par Tiphaine Monange

Sujets un peu connexes, en cas d'ouverture d'horizons :

- la répartition des pièces : la chambre de tel enfant, la chambre des parents, les pièces vraiment communes comme cuisine, salle de bains, la répartition des WC quand y en a plusieurs (vécu dans plusieurs logements, des préférences se dégagent), et puis la répartition non dite, le coin de Madame, le bazar de Monsieur (ou inversement),

- les attitudes face au rangement, les stockeurs qui accumulent, les bordéliques, les maniaques du rangement, les minimalistes qui ne veulent pas être pollués par les objets.

Au plaisir de vous lire

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sept. 22, 2021Liké par Tiphaine Monange

Il y a un truc qui m'a sauté aux yeux récemment et que je ne sais pas encore comment analyser. Les gens (du quidam aux professionnels de la déco) parlent de "cadres" plutôt que des photos/peintures/affiches qui se trouvent dans ces cadres ; on fait un "mur de cadres" dans son salon. Tout comme on s'est mis à manger des "bowls". C'est tellement répandu qu'on n'y fait plus attention alors que bon, quand même, c'est bizarre de manger un bol non ? :). Ce que cela semble indiquer c'est que le contenant prend le pas sur le contenu. Dit comme ça, ça réveille des vieux souvenirs de sémio... Je ne sais pas si tu en feras quelque chose mais hâte de lire les prochaines lettres en tout cas !

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sept. 22, 2021Liké par Tiphaine Monange

Il y a aussi "une histoire du monde sans sortir de chez soi" de Bill Bryson dans lequel en explorant son logis ilraconte l'histoire des maisons, des différentes pièces mais aussi de rituels et objets de notre intérieur

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sept. 22, 2021Liké par Tiphaine Monange

J'imagine que tu connais peut-être le livre de Thomas Clerc qui s'appelle "Intérieur" où il décrit méticuleusement chaque pièce de son appartement ? Il a récemment sorti un livre dédié à une pièce qu'il avait oubliée : la cave (titre éponyme)

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sept. 21, 2021Liké par Tiphaine Monange

On parle pas mal de la cuisine des riches en ce moment, où on veut nier, paradoxalement, qu'un travail physique et concret s'y mène, en cachant tout derrière de grands placards interchangeables... Mais évidemment, il y a un grand écart à faire avec les petites cuisines où il n'y a pas la place de faire disparaître les outils et les provisions. je serais curieuse d'entendre ton grain de sel sur l'organisation des cuisines et ce qu'elle dit ou veut dire des gens.

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sept. 21, 2021Liké par Tiphaine Monange

Très intéressant ce thème ! Je lis en ce moment Vers une architecture de Le Corbusier. Il y a quelques citations inspirantes dont : “Une maison est une machine à habiter” (p 73). On m’a aussi recommandé le livre de Mona Chollet sur la maison mais je ne l’ai pas encore lu. Hâte de te lire !

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J’aime bp l’idée d’une réflexion sur le caché/ montré. On cache les chambres, le lit parental, il y a une uniformisation sur ce qui doit être montré ou caché. Dans ma nouvelle cuisine sans aménagement, j’ai installé des étagères pour y ranger mon bazar…incroyable le nombre de commentaires positifs ou négatifs…plus que sur les autres pièces. La cuisine IKEA pratique et peu chère à uniformisé le regard sur cette pièce.

J’aimerais aussi savoir pourquoi dans les pays du Nord il n’y a pas de volet aux fenêtres? Un héritage de techniques de construction? Influence culturelle ou religieuse du” je montré que je n’ai rien à me reprocher”? Le climat?

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Pour vivre un intérieur d'une manière aussi intense que désincarnée, je recommanderais le film de Chantal Akerman, "Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles" (rien que le titre montre que Jeanne et son logement sont intimement mêlés). Trois heures et demie à l'intérieur d'un appartement austère et aliénant qu'on finit par connaître mieux que le sien...

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Le jardin est il une pièce de la maison pour toi?

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Il y a quelques temps, j'apprenais qu'avec la révolution communiste en URSS les nouvelles habitations étaient pensées sans cuisine : l'idée était que la cuisine (le travail de préparation) et le repas devaient être mis en commun et les gens se retrouvaient dans des cantines.

Chez nous aujourd'hui, dans notre petit appartement, nous n'avons pas de table haute (enfin c'est tout comme, tant elle est en permanence encombrée). On mange souvent ensemble, mais plus face à face, sur la table basse evidemment pas dressée du salon (par défaut temporaire salle à manger, la cuisine étant trop petite). Le concept de table et de chaises m'est presque désormais associé au luxe des restaurants, aux repas de famille ou à la nostalgie des cantines. Du coup je me demande : quel quotidien sans table ? Est-ce une forme de modernité inconfortable, une errance de jeunesse ? Jusqu'où est-ce que cela bouleverse nos manières de penser le repas, les heures qu'on passe en cuisine et à manger ?

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Il y a quelques temps, j'apprenais qu'avec la révolution communiste en URSS les nouvelles habitations étaient pensées sans cuisine : l'idée était que la cuisine (le travail de préparation) et le repas devaient être mis en commun et les gens se retrouvaient dans des cantines.

Chez nous aujourd'hui, dans notre petit appartement, nous n'avons pas de table haute (enfin c'est tout comme, tant elle est en permanence encombrée). On mange souvent ensemble, mais plus face à face, sur la table basse evidemment pas dressée du salon (par défaut temporaire salle à manger, la cuisine étant trop petite). Le concept de table et de chaises m'est presque désormais associé au luxe des restaurants, aux repas de famille ou à la nostalgie des cantines. Du coup je me demande : quel quotidien sans table ? Est-ce une forme de modernité inconfortable, une errance de jeunesse ? Jusqu'où est-ce que cela bouleverse nos manières de penser le repas, les heures qu'on passe en cuisine et à manger ?

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